Best of 2020 : 17 autres bons jeux qu’on n’a pas pu caser dans le top 10

S’il y a eu un motif de satisfaction en cette infernale année 2020, c’est bien les sorties « jeux vidéo ». On avait rarement vu (et sans doute jamais terminé) autant de bons de jeux que sur ces douze mois, leur nombre ayant largement dépassé les 10 que l’on s’était fixés pour notre top de fin d’année. Histoire de n’oublier aucuns de nos enthousiasmes, et eu égard à la qualité du cru 2020, on a souhaité vous proposer une liste bonus, composée de jeux qui nous ont au moins beaucoup plus et que l’intense compétition nous avait fait écarter du premier article.

Le lot compte d’énormes coups de cœur, comme Yakuza 7 ou Monster Train, qui auraient totalement pus figurer dans notre top 10, aux côtés d’autres belles surprises dans des genres divers (In Other Waters du côté de l’expérience narrative, Paper Beast de celui de l’aventure en VR), et une poignée de gros jeux aux qualités peut-être un peu trop attendues pour figurer plus haut, mais que l’on a aimé presque sans réserve (Ori, RE 3 Remake, Ghost of Tsushima). Par soucis d’exhaustivité, on termine l’article sur une sélection rapide de nos meilleurs 7/10, ceux qui auraient pu être assortis d’un macaron « coup de cœur » et qui méritent également toute votre considération.

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Notre top 10 des meilleurs jeux de 2020

Notre top 10 des meilleurs jeux de 2019

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Monster Train

L’une de nos meilleures surprises de 2020 est au croisement de trois genres : bataille de cartes pour le gameplay, rogue-lite pour la progression entre les parties, et tower-defense pour l’action elle-même, dont l’objectif est d’empêcher des vagues d’ennemis d’atteindre le cœur d’un train ; un mariage que Monster Train réussit à merveille, en nous accrochant par sa richesse en synergies efficaces, susceptibles de créer de jubilatoires moteurs de « surpuissance » dans les bonnes parties. Mais Monster Train est aussi un jeu très malin, au réglage mécanique à peu près parfait : les nombreux choix dont il pave chaque partie trouvent un équilibre idéal entre hasard et contrôle, et les à-côtés tels que le système de classement et l’augmentation très progressive de sa difficulté d’un run à l’autre le rendent ultra-addictif sur le long terme. Si vous aimez un tant soit peu les deck-builders, c’est l’une des plus franche réussites de ces dernières années.

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Spelunky 2

Pur rogue-like dans sa structure (avec permadeath et level-design procédural), Spelunky 2 est avant tout un jeu de franchissement ultra-précis, dont l’extrême difficulté vient autant de ses monstres et pièges que de la gravité implacable, qui leste chacun de nos sauts de façon redoutable. Pour y progresser avec constance, Spelunky 2 ne nous laisse pas le choix : il va falloir habiter chaque instant d’une intense concentration, anticiper systématiquement ce qui risque d’arriver comme dans une partie d’échec, et se rappeler sans cesse à la plus grande prudence. La pratique en est épuisante, mais quand elle fonctionne sur les parties où la génération procédurale se montre charitable, quelle immense satisfaction ! Quant au génial mode coop, testé après coup, il a été la source de nos plus gros fous rires collectifs sur un jeu-vidéo en cette année 2020 (la faute aux « accidents de parcours » causés par les espiègleries et boulettes des uns et des autres).

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Desperados 3

Desperados 3 propose exactement ce que son appellation « d’infiltration tactique » suggère : il nous engage dans un jeu de cache-cache avec l’ennemi, aux commandes d’une équipe qui doit se faufiler d’un point à un autre de la carte en neutralisant au passage le plus de gardes possibles. La pratique fait ressembler les missions à une collection de puzzles spatiaux, consistant à trouver un premier ennemi isolé pour le tuer à l’abri des regards, et entamer de proche en proche une chaîne d’assassinats conclue par l’éradication de toute opposition, qui se ressent comme une jouissive conquête de la carte. Porté par un level-design intelligent, et les pouvoirs bien pensés de nos héros, combinables de mille façons, ce principe finalement tout simple entre déplacement précis et gestion de timing serrés se déploie en une diversité de situations très stimulantes, sur toute la grosse durée du jeu.

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In Other Waters

In Other Waters montre ce que peut-être un jeu narratif à son plus simple et efficace : une monde réduit à une carte topographique proche de l’abstraction pure, et les descriptions qu’en fait notre personnage-narrateur, localisées dans le monde et activées à notre passage. L’expérience se révèle étonnamment immersive, porté par une belle atmosphère musicale toute en nappes de synthés et bruitages bulleux : on a réellement l’impression d’être l’explorateur de ce monde aquatique, fusse-t-il réduit à des lignes de niveau et des bouts de textes, et de vivre au premier chef son exploration de plus en plus dramatique et poignante.

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Ghost of Tsushima

Dans le genre du «AAA en open-world » avec de l’action, de l’infiltration et un soupçon de crapahutage à la Uncharted, Ghost of Tsushima est clairement ce qui se fait de mieux, c’est-à-dire : de plus investi sur le plan de la narration, et de plus homogène et satisfaisant sur le plan de l’esthétique. Les histoires que racontent ses missions témoignent d’un vrai goût de ses scénaristes pour les récits de l’Histoire féodale japonaise, telle qu’elle s’est notamment racontée dans son cinéma ; et ses paysages sont de sublimes peintures où les parterres de fleurs, les arbres et les prairies vert-pomme se sont substituées aux touches de pinceau. Si le jeu conserve quelques lourdeurs inhérentes à sa catégorie de « blockbuster » – encore trop de tâches pas passionnantes, qui diluent ses pics d’intensité dramatique – Ghost of Tsushima n’en reste pas moins en mémoire comme un jeu vraiment motivé, canalisé par des intentions de game-design affirmées, et comme un jeu de bon goût, fait avec le cœur, ce qui devient exceptionnel dans le milieu de la production très grand public, si souvent dévitalisée par les calculs marchands.

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Resident Evil 3 Remake

RE3 Remake reprend l’exact même principe que l’excellent RE 2 de 2019 (et 9ème jeu de notre top de cette année) : celui de sublimer nos souvenirs de l’original en reproduisant ses décors précaculés en de beaux niveaux finement texturés et éclairés, à l’ouverture bien pensée. Le principe de traque mortelle est toujours de la partie, incarnée par un Némésis plus rapide et puissant, a priori plus terrifiant. Et pourtant, ce 3ème épisode fait moins peur, par son virage au tout-action dont on aurait pu craindre qu’il joue contre son camp, mais qui fait au contraire son attrait : quand RE2 nous piégeait dans une impuissance et une lenteur angoissantes, l’intensité des moments de traques de RE 3 nous offre à l’inverse de prendre le contrôle de nos peurs par des coups de nerfs (des fuites sprintées, des ripostes surarmées), muant l’expérience générale en une sorte de grand film d’action interactif, au rythme trépidant.

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Ori and The Will of The Wisps

Quand un studio compose un gameplay aussi jouissif que celui du premier Ori, il gagne un joker pour le resservir, presque à l’identique, dans une suite très semblable qui produira les mêmes sensations de jeu. C’est exactement la carte que joue Moon Studios, qui s’en sort avec un Ori & the Will of the Wisps si proche du jeu d’avant qu’il nous fait confondre les souvenirs que l’on en a avec ceux du premier. On l’a pourtant beaucoup aimé, pour cette qualité rédemptrice : sa plateforme y est encore un délicieux exercice de voltige à composer une action après l’autre, en grisantes envolées à travers des niveaux excellemment construits, à la difficulté impeccablement dosée. S’il n’est le jeu d’aucune surprise, Ori 2 est au moins celui de belles retrouvailles avec l’un des meilleurs gameplay « plateformesque » de ses dernières années qui, de triples sauts en catapultages aériens, rend presque possible de ne plus toucher terre.

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Yakuza 7

Pour qui découvre la série avec cet épisode, Yakuza 7 (Like a Dragon en français) est une belle entrée, qui étonne par sa restitution d’un réel peu montré dans les jeux : celui des miséreux qui peuplent les marges d’un Japon hyper citadin, plus connu pour ses rues commerçantes et ses salary men au pas pressé. Notre protagoniste devient le héros magnifique de ces destins cassés, prenant leur défense contre des « méchants yakuzas » bien sûr, mais aussi contre des représentants de la belle société, lors de scènes émouvantes où l’on se félicite de voir torpillée l’idée que la marginalité des uns et des autres (des sans abris, des prostituées…) serait due à un démérite, une paresse ou un vice. Sur toute la première moitié, aux côtés d’un groupe attachant comprenant un ex-flic au chômage, une hôtesse et un clochard, on se réchauffe de voir le jeu rendre visibilité et valeur à ses galériens de tout bords, lors de moments qui nous font partager leurs épreuves de survie quotidiennes. La fin perd un peu ce beau fil social, mais n’empêchera pas l’expérience de rester jusqu’au bout l’une des plus plaisantes de l’année 2020.

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Paper Beast

Le nouveau jeu d’Eric Chahi, à qui l’on doit Another World, est une belle promenade en réalité virtuelle, également sortie dans une version plus classique (sans VR) que nous n’avons pas essayée, mais qui doit lui enlever pas mal de son charme. Il y est question d’énigmes, à résoudre en manipulant d’étranges créatures de papier qui transforment le paysage pour notre compte (en élevant ou creusant des dunes de sable, principalement) ; mais le jeu dans son mode VR a surtout été pour nous la source d’expériences sensorielles plaisamment immersives, amorcées par des gestes de main qui permettent d’attraper, de soulever et de bousculer ses bêtes, officiellement pour résoudre ses puzzles topographiques,  officieusement pour le plaisir d’interférer de l’intérieur, et presque physiquement, avec ses scènes animées, et voir réagir les créatures à nos bousculades et sollicitations.

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13 Sentinels : Aegis Rim

13-Sentinels est un jeu narratif qui brille d’abord et avant tout par son histoire prenante, digne d’un bon shônen. On y suit un goupe d’ado qui se découvre le pouvoir de piloter des méchas, aux commandes desquels ils devront résister contre des vagues de kaijus tout aussi mystérieux fondant sur leur ville : une situation que le jeu raconte par un mélange de tower-defense et d’exploration narrative dans de superbes décors 2D, où les récits des 13 héros jouable (13 !) se racontent par petits bouts éparpillés dans tous les sens, comme un grand puzzle à reconstituer dans l’ordre que l’on souhaite. Intéressante à cette échelle macro, l’exploration narrative est tout aussi prenante à la petite échelle du « moment jouable », dont le jeu nous fait l’activateur minutieux par le biais d’un gameplay multipliant les boutons-déclencheurs du récit – notamment des pensées à collecter comme des objets pour ensuite les « utiliser » sur d’autres personnages -. Dans le registre de la narration interactive, on n’attendait pas le studio Vanillaware à ce niveau, et c’est une belle surprise.

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Les meilleurs 7/10 de l’année 2020

Röki

Un charmant point and clic à l’ancienne, à la difficulté relativement douce, qui fait retrouver des récits et émotions remontées de l’enfance, avec son aventure à la « Alice au Pays des Merveille », dans une forêt scandinave de conte de fée.

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Call of the Sea

Un autre bon jeu d’énigme, en vue subjective et sur une île tropicale, dont on a apprécié la structure (des grands puzzles sommatifs composés de plusieurs sous-énigmes) et l’histoire lovecraftienne, bien racontée (un sauvetage de naufragés qui ne tourne pas comme attendu).

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The Pathless

Plaisante aventure citant Zelda pour le gameplay à l’arc et les énigmes spatiales, Shadow of the Colossus pour les boss aux airs de divinité menaçantes, et la ludothèque de ses concepteurs (flower, Journey, Abzu) pour les déplacements grisants en bondissements vers l’avant, rythmés par le tir sur des cibles pour en entretenir la vitesse.

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Risk of Rain 2

TPS en coop qui nous fait affronter des vagues d’ennemis en collectant des power ups susceptibles de transformer notre personnage en monstre de puissance sur les parties chanceuses, qui rachètent très largement les mauvaises (celles où le tirage des pouvoirs ne tourne pas en notre faveur, et où les équipiers ne partagent pas comme il le faudrait).

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Nioh 2

Soulslike en trompe-l’œil (il en a quelques attributs mécaniques), Nioh 2 a de l’action une vision moins matériellement précise, mais aussi beaucoup plus explosive, qui s’exprime à tous les étages d’un gameplay semblable à un match de tennis où les adversaires ne combattraient qu’à coup de smatchs, retournant la violence des coups à l’envoyeur.

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Haven

Sympathique aventure au parfum de S.F., racontant la survie de deux amoureux sur une planète inhabitée, Haven montre qu’un jeu peut ne pas passionner sur le plan mécanique, mais tout de même séduire par sa manière de traiter son sujet, en l’occurrence, une romance montrée dans sa quotidienneté. Les paroles, les gestes et émotions de son duo forment un paysage affectif précis, sans niaiserie, interactif juste ce qu’il faut pour nous engager à leurs côtés, dans le rôle de complice bienveillant : un projet de jeu-vidéo « expressif », ludiquement simple mais bien mené, auquel on souscrit totalement.

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The Last of Us II

Stade terminal du blockbuster d’action-aventure, immanquablement composé d’infiltration, de crapahutage et de shoot dans le sillage indépassable d’Uncharted, TLOU 2 épuise cette formule qu’il devient urgent de changer dans un jeu où la narration nous a fait vivre le pire (le torpillage moral d’un personnage aimé) comme le meilleur (l’éveil d’une « méchante » à son humanité). Dans ses moments les plus enthousiasmants (l’acte « Abby »), TLOU 2 est de la trempe de nos jeux préférés de 2020. Dans son début poussif et sa sortie de route finale, il en est l’une des plus grosses déceptions.

Écrit par
Administrateur du site Etoile et champignon. Passionné par les jeux vidéo.

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