Test de And Yet it Moves : plateforme déboussolée

Jeu testé sur tablette en 2015 sur Apps-and-play.com.

Projet étudiant boosté par son prix à l’IGF 2007, And Yet it Moves était und admirable réussite dans le registre de la plateforme/énigme sur consoles et PC. Le voici qui débarque aujourd’hui (NdR : à date du test en 2015) sur supports nomades, où son gameplay chauffe-méninge a été brillamment repensé pour le tactile : une excellente raison de le (re)découvrir sur le tard dans sa meilleure version.

Gimmick ludique toujours jouissif

Dès les premières secondes, et malgré son âge, And Yet it Moves charme toujours par son esthétique « artisanale », étonnamment cohérente et soignée pour un studio qui ne comptait que des développeurs et pas d’artiste (à l’époque de son développement) : les mondes y sont un assemblage étonnant de photos déchirées, figurant diverses textures (de roches, d’épines, de mottes herbeuses, de bois…), le tout s’étalant sur plusieurs couches jusqu’au lointain.

C’est donc d’abord l’aspect visuel qui accroche, ce petit charme « amateuriste » et singulier, avant que le gameplay ne séduise à son tour : pas tant pour sa base plateformesque (en gauche/droite/saut : classique), mais pour son gimmick original, qui n’a jamais été aussi plaisant à manœuvrer qu’au tactile : celui de la rotation du décor à 360° autour du personnage, via un balayage qui met l’action en pause jusqu’à la relâche du geste, bloquant la nouvelle orientation.

Activable à tout moment, même en plein saut, ce geste magique s’applique à tous les éléments « amovibles » du jeu – à notre personnage, donc, mais aussi aux rochers et branchages, qui chuteront conséquemment vers le nouveau « bas » du level. Le piège délicieux de Yet it Moves, c’est que notre bonhomme ne peut pas voltiger impunément : en cas de chute prolongée, lorsque sa vitesse à l’atterrissage est trop grande, il risque la déchirure et un retour immédiat au dernier checkpoint : manière pour les développeur de s’assurer que l’on ne peut pas traverser un niveau sans toucher le sol.

Plus que toute autre chose, c’est donc la prise d’élan qui sera notre véritable ennemie dans Yet it Moves. Mais ce combat contre la gravité versatile est aussi ce que le titre de Broken Rules propose de plus follement amusant, en nous laissant totalement libre d’expérimenter sur la physique et les divers éléments du level-design : tous les moyens seront bons pour freiner ses allures folles, et la découverte d’une solution a toujours quelque chose de grisant – qu’il s’agisse de réussir un atterrissage sur pente pour amortir sa chute, ou d’utiliser une balancelle en pleine oscillation -.

Autre qualité forte, le level-design sait rester lisible et canalise habilement le parcours par quelques stratagèmes discrets, au premier rang desquels un système de checkpoints rapprochés, qui sert aussi de fléchage du parcours. Si l’on excepte deux-trois niveaux un peu plus laborieux et frustrants, la courbe de difficulté croit sur le bon rythme, jusqu’à a atteindre un raffinement remarquable sur les derniers niveaux ; on pourra juste trouver qu’ils arrivent un peu vite, le titre étant bouclable en trois heures maximum.

Conclusion

Cinq après sa première sortie (sur Wii et PC), le brillant Yet it Moves n’a presque pas pris une ride sur iOS, probablement la meilleure version pour le confort de jeu qu’apporte le tactile (une fois n’est pas coutûme pour un jeu de plateforme) : la bascule par balayage est nettement plus plaisant à manœuvrer, et permet de découvrir ces étranges mondes de collages photographiques dans les meilleures conditions. Vivement conseillé aux amateurs de plateforme intelligente.

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Écrit par
Administrateur du site Etoile et champignon. Passionné par les jeux vidéo.

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